Co-organisée par le Pôle Mer Méditerranée et France Renouvelables, cette 12e édition a réunit pendant trois jours les plus grands experts, chercheurs et leaders industriels du secteur de l’éolien flottant pour échanger sur les dernières avancées technologiques et perspectives du marché.

Dans une atmosphère conviviale et tournée vers la coopération, les allées du salon, les ateliers techniques et les temps informels ont été autant d’opportunités de rencontres, de synergies et de promesses de coopérations futures. Cette année, FOWT s’est une nouvelle fois imposé comme une étape stratégique pour une filière en pleine structuration.

 

Une démarche collective

Dès les premières conférences, le ton était donné : penser collectif, sur le long terme, pour faire émerger une industrie cohérente, durable et compétitive. Lors d’une session réunissant dirigeants et cadres de grands groupes, l’accent a été mis sur l’importance de sortir d’une logique de projets isolés pour construire une vision globale, à l’échelle des territoires et de la planète.

L’un des fils rouges des échanges de ce salon fut également la nécessité de penser l’éolien flottant comme un espace partagé, où les usages de la mer peuvent coexister, voire se renforcer mutuellement. Plutôt que de créer des zones d’exclusion, plusieurs projets pilotes démontrent qu’il est possible de concilier production d’énergies renouvelables et activités économiques ou environnementales locales.

Plusieurs exemples ont permis d’illustrer que la co-activité ne se résume pas à une contrainte à gérer, mais constitue un levier d’acceptabilité sociale, de performance écologique et de création de valeur territoriale si elle est anticipée dès la phase de conception des projets et fait l’objet d’une gouvernance ouverte avec les acteurs concernés.

 

Une filière qui se structure

Lors d’une conférence, les intervenants ont échangé sur l’importance de l’accélération des formalités administratives et de l’adaptation du cadre réglementaire pour accompagner la montée en puissance de l’éolien flottant. Aujourd’hui, les porteurs de projets font face à des procédures longues et complexes. La réglementation se doit d’être plus agile, lisible et adaptée au secteur pour garantir la compétitivité de la filière française face à une concurrence internationale de plus en plus structurée.

Alors que les appels d’offres se multiplient à l’échelle européenne, les intervenants ont insisté sur l’évolution des critères de sélection : au-delà du prix, la robustesse industrielle et les retombées locales sont désormais clés. Par ailleurs, les intervenants ont alerté sur l’inflation des coûts et la nécessité de trouver un équilibre entre ambition technologique et modèles économiques pérennes. La fiabilité des projets repose également sur une plus grande transparence dans la gestion des risques, évoquée comme un facteur clé de succès.

Concernant l’industrialisation de la filière, le temps n’est plus au débat, mais à la mise en œuvre concrète. Les discussions ont souligné la nécessité de préparer les ports comme plateformes industrielles pour la fabrication, l’assemblage et la logistique offshore, sans impacter leur activité principale. Les retours d’expérience ont mis en lumière l’importance d’une planification coordonnée entre territoires, industriels et pouvoirs publics.

 

Une dynamique internationale

Avec des délégations venues de plus de 30 pays, FOWT a renforcé son rôle de plateforme mondiale de coopération. Le salon a confirmé l’émergence de nouveaux marchés, notamment en Asie et sur les côtes américaines, tout en soulignant le rôle pionnier de la France et de l’Europe dans la structuration du secteur. Il faut éviter l’isolement du marché français si l’on veut un fonctionnement européen et une compétitivité accrue.

 

Maintenant il faut agir

FOWT 2025 confirme que l’éolien flottant entre dans une phase décisive : celle de l’industrialisation à grande échelle, appuyée par des dynamiques de territoire, des innovations techniques et un dialogue constant avec les usagers de la mer. Il s’agit aujourd’hui d’agir !

Le recours à l’éolien flottant n’est plus aujourd’hui une option, mais une réalité. La mobilisation collective vue à Brest augure d’une filière mature, ambitieuse et structurée pour répondre aux défis énergétiques et climatiques de demain. Le message le plus fort, rappelé à plusieurs reprises par les acteurs de la filière présents lors des conférences et tout à fait adapté au contexte est le suivant : les différentes parties prenantes des projets doivent aujourd’hui faire preuve de « Crew spirit », agir dans un « esprit d’équipage ». Il faut désormais penser filière, et plus seulement projet.