Contexte
Après un certain temps d’immersion toute structure est vouée à être colonisée par la faune et la flore marines. Cette biocolonisation provoque à la fois un changement des communautés présentes sur le site, mais également un changement de l’hydrodynamisme de la structure colonisée. Ce dernier effet est généralement néfaste, en particulier dans le domaine de l’éolien flottant où ce changement est très significatif, voire prépondérant, sur les cordages et/ou chaînes d’ancrages.
L’objectif du projet MOORREEF est d’analyser de manière détaillée la colonisation de lignes d’ancrages à l’échelle d’un site éolien, en présence d’algues, afin d’étudier la capacité d’un récif artificiel à réduire le biofouling par les prédateurs présents dans le récif ou attirés par le récif. Ce récif peut avoir plusieurs autres utilités telles que la promotion de la biodiversité dans les parcs éoliens, la mesure de l’effet de tels récifs sur les communautés marines (biocolonisation, poissons, …). A l’occasion du projet, l’établissement d’un protocole inédit de suivi facile, fiable et reproductible intégrant la quantification des algues sera produit.
Le récif que nous proposons est constitué d’un empilement de tuyaux de diamètres différents et de dispositions spécifiques permettant le refuge et l’observation d’espèces d’intérêt halieutique notamment. Ce récif, à l’échelle 1/10, sera adaptable aux corps morts destinés aux lests des lignes d’ancrages des éoliennes flottantes. Il dispose aussi d’un élément réduisant l’impact des lignes sur le fond marin.
Ruptures scientifiques et innovation
Première mise en application réelle de récif artificiels dans l’éolien offshore
Structure standardisée, reproductible, de suivi facile et adaptable à différents parcs éoliens
Suivi des communautés à spectre large dont faunes vagiles et macroalgues
Le projet MOORREEF se démarque sur plusieurs points innovateurs. Il fait notamment office, à notre connaissance, de première mise en application de récifs artificiels dans un parc éolien offshore. De plus, pour ce projet, l’aménagement et le design du récif sont adaptés aux ancrages et ancres d’éoliennes, quelle que soit leur forme (i.e. le récif est spécialement conçu à cette utilisation). Un autre point d’innovation dans le domaine est que la structure peut être installée/immergée lors de la construction du parc, mais peut également être implantée sur des parcs déjà construits. La station de suivi (récif) permet de suivre les communautés pélagiques et benthiques, mais également les communautés vagiles (mobiles) et sessiles (fixées). La structure et ses dispositifs de mesures sont standardisés, faciles de suivi et surtout reproductibles. Tous ces éléments permettent d’avoir une vision globale de l’effet de la structure sur les communautés et l’environnement, et les protocoles mis en place pour les suivis balayent un spectre plus large que la plupart des projets déjà réalisés. Le concept innovant protège le fond marin des frottements de la chaîne. Enfin il s’agit pour la première fois de quantifier l’effet auto-nettoyant.
Impact technique et économique attendu
Structure standardisée, reproductible, facile de suivi adaptable à différents parcs éoliens
Dates clés du projet
- septembre 2022 - Début du projet
- T4 2023 - Conception du récif
- T3 2024 - Installation du récif
- Août 2025 - Fin du projet
Démonstrateur
Démonstrateur échelle 1 :10 de récif artificiel
Perspectives
Premier projet de mise en application de mesures éco-compensatrices et d’étude de la co-activité en parc éolien offshore.