Contexte
Le projet BIOROV vise, à terme, à aider à la surveillance autonome des structures sous-marines, telles que les ancrages ou câbles dynamiques d’éoliennes offshore flottantes.
Ces installations artificielles sont particulièrement sujettes à la biocolonisation et nécessitent une inspection régulière. La biocolonisation est un terme générique qui regroupe toutes les espèces marines, qui colonisent les composants des structures sous-marines. Cela induit des changements dans la charge hydrodynamique en raison de la masse ajoutée, de l’augmentation de la taille des composants (effet d’écran) et du changement des propriétés d’écoulement de l’eau autour des composants (effet de la rugosité); ce phénomène nécessite donc une quantification précise afin de planifier l’entretien de ces structures.
En raison de la forte incertitude de ce phénomène dans le temps, les inspections sous-marines sont le seul moyen de mettre à jour les informations à un moment pour programmer un nettoyage. À l’heure actuelle, une telle tâche est effectuée soit par des plongeurs humains, soit par le biais d’un véhicule télécommandé (ROV), qui est déployé à partir d’un navire ou d’une plate-forme de surface. Les problèmes typiques sont le coût et le risque associés à la mobilisation de nombreux opérateurs humains, dans un environnement qui peut devenir dangereux dans le cas de structures mobiles (câbles, ombilicaux). Il est également difficile de planifier des inspections régulières en raison de l’incertitude sur les conditions météorologiques. De plus, il a été démontré que les conditions sous-marines (luminosité, turbidité) affectent la précision de l’inspection et, par conséquent, la mise à jour des informations [O’Byrne et al. 2018, et al., Schoefs et al., 2021].
L’inspection autonome et le suivi de la croissance marine apparaissent comme une alternative intéressante, car un véhicule sous-marin autonome (AUV) peut être facilement déployé depuis la côte ou une station en mer, se rendre à la structure sous-marine et remettre le rapport d’inspection.
C’est dans ce contexte que le projet BIOROV-GPS lauréat de l’appel à projet Matériel WEAMEC en 2021 cible l’acquisition d’un GPS, d’une pige instrumentée et et d’une station test pour équiper un BlueROV.
Ruptures scientifiques et innovation
Dans le projet BIOROV-GPS est abordée l’une des limites des RoV et AUV, à savoir le positionnement précis par rapport à la structure considérée. Le robot BlueROV a déjà été équipé de caméras et d’une sonde de turbidité. Le projet cible à acquérir des équipements complémentaires pour fiabiliser les méthodes de caractérisation de la biocolonisation sur des structures sous-marines, y compris en mouvement (ancrages, ombilicaux) :
- Un GPS et ses 3 balises pour un géo-positionnement global (relation CAO) ;
- Une pige instrumentée permettant de badger les images sur la distance idéale (le logiciel de calcul automatique et de stabilisation est développé dans le cadre du projet GOROV financé par l’institut Carnot Mers);
- Une carte électronique adaptable à tout ROV et intégrant toutes les données contextuelles (sonde de turbidité, profondeur, coordonnées GPS, badge de distance ;
- Une station équipée de coupons de de supports de balise pour des tests qualités en bassin ou en mer. (tests réalisés dans le cadre du projet GOROV financé par l’institut Carnot Mers).
Impact technique et économique attendu
Le projet BIOROV-GPS permettra via la continuité du Développement d’un savoir faire unique et différentiant sur l’analyse automatique de la bio colonisation par ROV (AuV) d’améliorer la qualité du monitoring des lignes d’ancrages et des ombilicaux, particulièrement sensibles à la bio colonisation, et qui présentent des spécificités techniques et des enjeux en termes de sécurité.
Dates clés du projet
- 2021 - Acquisition du matériel