WEAMEC : Votre société a vu le jour il y a 4 ans avec l’objectif de développer un dispositif houlomoteur innovant. Pouvez-vous nous en dire plus sur le concept et ses aspects différenciant ?

EVER : ES-1 est un dispositif houlomoteur du type « convertisseurs à masse rotative ». Il s’agit d’un dispositif flottant et maintenu par une simple amarre. La coque du dispositif sert simultanément de surface de captation de la puissance des vagues et d’enceinte de protection pour les composants actifs du système de conversion de puissance. ES-1 a pour singularité d’exploiter le mouvement continu d’une masse excentrique pour délivrer un signal électrique puissant et régulier. Les performances du dispositif tiennent à l’architecture direct-drive de son unité conversion de puissance. Dans cette architecture, la masse excentrique est constituée de plusieurs mobiles autonomes, contrôlés par Intelligence Artificielle. Cette configuration innovante permet d’adapter continument la phase et l’amplitude des oscillations du dispositif au profil des vagues incidentes. Grâce à son système original d’excentricité variable breveté, ES-1 peut extraire l’énergie des vagues sur un spectre étendu d’états de mer, tout en augmentant le facteur de charge des systèmes à masse rotative connus.

Vous avez bénéficié de la Bourse French Tech de la BPI et du label « Jeune entreprise innovante ». Dans quelle mesure cela a accéléré votre activité ?

La bourse French Tech « Emergence », décernée par BPI France, nous a servi à financer des dépenses d’extensions internationales de nos brevets, et des dépenses d’installations de recherche grâce auxquelles nous avons réalisé nos maquettes. En tant qu’entreprise « deep-tech », le statut de Jeune Entreprise Innovante nous octroie une réduction de charges sur les emplois affectés à la recherche et à l’innovation pendant les sept premières années d’existence de la société, ce qui favorise le financement de nos travaux de R&D.

Comment WEAMEC vous aide dans le développement de votre concept et de votre entreprise ?

À travers le réseau WEAMEC, nous bénéficions d’un accès privilégié à l’écosystème des EMR, et plus spécifiquement aux acteurs régionaux susceptibles d’accompagner les différents aspects de notre développement (incubateurs, pôles de compétitivité, groupements d’entreprises, agences de développement, partenaires techniques du monde académique et des entreprises privées). Dans le cadre de son Groupe de Travail « GT-Europe », WEAMEC a relu et nous a mis en relation avec des structures d’accompagnement, parmi lesquelles le Pôle Mer Bretagne Atlantique et EMC2, qui nous ont aidés à préparer notre candidature pour le programme H2020 SME, et ainsi à obtenir, dès notre première participation, le Seal-of-Excellence de la Commission Européenne. D’une manière générale, les membres du WEAMEC ont toujours réservé un excellent accueil à nos différentes demandes de renseignements lorsque nous les avons sollicités. WEAMEC nous alerte également régulièrement sur des appels à projets, notamment européens, qui pourraient venir en soutien à notre développement.

Vous bénéficiez également de l’accompagnement des programmes européens OPIN (Ocean Power Innovation Network) et MEA (Marine Energy Alliance). Que vous ouvrent comme possibilités ces 2 programmes ?

Nous sommes entrés dans le réseau européen OPIN par l’intermédiaire de WEAMEC qui en assure le développement. Nous avons bénéficié d’un « Technology Assessment Process », conduit par ORE Catapult, référent anglais et européen du domaine, pour le compte du réseau OPIN. Cette étude a permis de conforter notre approche globale, en identifiant les points forts de notre concept et en confirmant les axes qui méritent un développement prioritaire. Par ailleurs, les webinaires organisés par OPIN ont été des sources d’informations précieuses. En tant que lauréats du programme MEA, nous avons eu l’occasion d’élargir le cercle de nos contacts parmi les experts européens du domaine des EMR. Nous avons ainsi initié une collaboration avec plusieurs partenaires du programme MEA, en constituant avec eux des équipes pluridisciplinaires pour répondre à des appels d’offres européens.

Où en êtes vous aujourd’hui du développement de votre technologie ?

Plusieurs déclinaisons de notre dispositif ont été élaborées en complément au développement de notre concept initial. De nouveaux brevets ont été préparés, portant aussi bien sur le flotteur que sur le PTO, et feront l’objet de dépôts en accompagnement des développements à venir. Une thèse est en cours à Centrale Nantes, avec pour objet l’évaluation des performances de notre dispositif. Des travaux de modélisation et de simulation numérique, ainsi qu’une campagne d’essais en bassin ont permis d’établir une première projection des performances de notre dispositif, confortant les ambitions du projet en termes de LCOE.

Envisagez-vous prochainement des essais à échelle réduite ?

Des campagnes d’essais complémentaires sont en cours de planification toujours en collaboration avec Centrale Nantes en vue d’atteindre le niveau 5 de l’échelle TRL.

 

Essais au LHEEA de la maquette au 1/35ème du dispositif ES-1